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VALÉRIAN [ET LAURELINE]
Tout a vraiment commencé avec Valérian et — d’une manière ou d’une autre — tout finira forcément avec Valérian. Des albums de Valérian, je pourrais d’ailleurs en écrire deux ou trois chaque année. Mais, n’ayant jamais envisagé des sequels ou des prequels, des vieillesses ou des jeunesses, des sous-séries ou des albums parallèles, je laisse mon ami Jean-Claude travailler à son rythme. Alors, où en sommes nous au jour d’aujourd’hui ? Eh bien d’abord, rappelons que, justement, dans Valérian, il n’y a pas de présent. L’action se déroule des âges noirs jusqu’à la nuit des temps. Rappelons aussi que nos héros ne sont pas des super héros et que donc ils ne sont pas — par exemple — immortels même s’il faudrait qu’ils fassent preuve d’une négligence coupable pour connaître une fin prématurée, puisqu’ils peuvent (presque) toujours sauter dans le temps pour arranger leurs affaires. Il n’empêche que nous atteignons actuellement ce que nos deux héros, et je crois beaucoup de nos lecteurs, attendent depuis longtemps. À savoir : qu’est devenue la Terre du futur, disparue dans le Grand Rien à la suite d’une terrifiante manip spatio-temporelle ? La quête, jusqu’alors absente de la série (qui s’est cependant déployée par ailleurs en multiples sous-ensembles : space opéra, policier, comédie, parodie, pamphlet…), comme toute quête, doit connaître une fin. Cette fin — déjà écrite depuis plusieurs années — est pour l’instant secrète. Il faudra donc à Jean-Claude des nerfs solides pour aller jusqu’au dénouement, des nerfs encore plus solides pour en accepter les conséquences étranges, puisqu’une fin, dans Valérian, ce n’est pas forcément la fin de tout.

 

VÉLO
L’une de mes distractions favorites depuis de longues années consiste à partir en vélo (le mien, ou une machine de location) et à traîner sur le pourtour des mégapoles. D’Évry à La Courneuve, de Marne-la-Vallée à Nanterre-la-Folie, je zone donc autour de Paris, tout comme à Berlin je fréquente les reliques soviétiques de Treptow, à New York les ruines du Bronx, à Shanghai ce qui subsiste des quartiers bas… En payant de ma personne — et de mes mollets — puisque le vélo permet quand même de faire pas mal de chemin et aussi de se carapater vite fait si ça tourne au vinaigre… Je ramène des photos vilaines et des sentiments mitigés que j’exploite ensuite dans mes romans aux titres assez évocateurs je crois (ZAC, Rendez-vous en ville), dans des livres illustrés comme Los Angeles (L’Etoile oubliée de Laurie Bloom) et Cœurs sanglants et autres faits divers avec Bilal ou La bonne vie (avec Max Cabanes), dans des décors péri-urbains qui vont servir de toile de fond à certaines BD (le début du Long voyage de Léna, par exemple, avec André Juillard), voire même des photos qui vont être proposées comme substrat à des représentations extra-terrestres pour certains épisodes de Valérian.

 

VOYAGES
Écrire et voyager, c’est pareil. Encore que je devrais dire : lire, écrire et voyager, c’est pareil. Voyager sans lire, c’est bouger sans boussole. Voyager sans écrire, c’est être en vacances. Lire sans voyager, c’est être malade au lit ou quelque chose comme ça.